Bien que l'on dise parfois que les «bols chantants tibétains» remontent à une tradition bouddhiste et chamanique Bon-Po, la fabrication et l'utilisation de bols spécifiquement destinés à «chanter» (par opposition aux bols qui sont destinés être frappé) sont considérés comme un phénomène moderne.
Les enregistrements historiques et les comptes rendus de la musique du Tibet sont muets sur les bols chantants. De tels bols ne sont pas mentionnés par Perceval Landon (un visiteur en 1903-1904) dans ses notes sur la musique tibétaine, ni par aucun autre visiteur.
De même, bien que les missionnaires intéressés par les pratiques de guérison traditionnelles tibétaines aient noté des sons résonnants et sonores, ils ne font aucune mention des bols chantants.
Les objets souvent appelés maintenant «bols chantants tibétains», commercialisés comme instruments rituels tibétains et estampillés «produits du dharma» viennent en fait du nord de l'Inde ou du Népal et ne sont ni d'origine tibétaine ni rituelle.
En écrivant ces lignes, souvenir d'une retraite en Suisse tenue par un lama tibétain : un bol chantant avait été posé à ses côtés par les organisateurs. Il s'est installé, s'est enveloppé dans son châle, en silence. Il s'est alors penché pour prendre le bol qu'il a présenté au bout de son bras en nous disant "Voici un bol tibétain qui n'est pas tibétain. Il n'y a pas et il n'y a jamais eu de bols chantants au Tibet. Nous utilisons les tingshas" précisa t'il en posant le bol, prenant la paire de petites cymbales posée à côté et nous les présentant. Sans rajouter d'autre mot, il démarra alors son enseignement.
Nous vous invitons donc désormais à modifier vos appellations et à respecter ce qui est tibétain et ce qui ne l'est pas car utiliser l'appellation "tibétain-tibétaine" ne doit pas devenir un phénomène commercial... Il s'agit là de respecter les choses telles qu'elles sont et de respecter la culture tibétaine.
Les Tibétains utilisent les Tingshas, mais pas les bols chantants