trul-khor et Trul-Khor

Le "trul-khor" ecrit en minuscules désigne les pratiques du mouvement tibétain en général. "Trul-Khor" écrit avec des majuscules réfère à la pratique de mouvements enseignés dans la tradition de Tenzin Wangyal Rinpoche.

Le trul-khor est composé traditionnellement de 108 mouvements, y compris des mouvements du corps, des mantras, des exercices de Tsa Lung (travail du souffle), et des visualisations. Le rythme des mouvement est assimilé à des perles de prière. Les postures et mouvements du trul-khor sont représentés sur les murs du temple d'été du Dalaï Lama de Lukhang au Tibet.

Le Tsa Lung Trul-Lhor est la pratique de yogas tibétains trouvant son origine dans les traditions issues de Zhang-Zhung. Du point de vue du Dzogchen, l'esprit est simplement «souffle» dans le corps. Ainsi le travail entre le souffle et le corps est primordial.

Tsa Lung Trul-Khor  signifie "instrument magique du mouvement des courants des cannaux et du souffle intérieur", est connu sous l'appellation raccourcie de Trul-Khor "instrument magique ou cercle magique".

Deux grands courants du trul-khor sont aujourd'hui diffusés en Occident.

L'une est celle de Chogyal Namkhai Norbu dont la tradition du Trul Khor est connue sous l'appellation anglaise de "Yantra Yoga".

L'autre est celle de Tenzin Wangyal Rinpoche dont la tradition du Trul Khor est connue sous l'appellation "Trul-Khor".

Le yantra yoga de Vairocana est  un système de pratique ayant pour but de découvrir la connaissance primordiale, notre état véritable, au moyen du mouvement. Il existe différents types de Yantra Yoga, celui dont nous parlons ici est le Nyida Khajor, le Yantra Yoga de Vairocana.


Le Yantra Yoga est le Yoga du mouvement. Ce yoga a la particularité d'être réalisé dans un mouvement constant et dynamique. Les postures et les mouvements du corps servent à coordonner et à harmoniser l'énergie. Une fois l'équilibre de ces deux niveaux obtenus, il en découle une action effective sur l'esprit. Le Yantra yoga est un système de pratiques incluant des mouvements physiques, des exercices de respiration et des méthodes de concentration. On pourrait dire que c'est l'équivalent du Hatha yoga pour la tradition bouddhique tibétaine.
 
 

En pratique

Le Yantra yoga est composé de préliminaires et de cinq pratiques principales du lung (prana en indien / il s'agit du flux d'énergie vitale subtile lié à la respiration) associées à cinq groupes de postures. Certaines de ces méthodes servent surtout à coordonner l'énergie alors que d'autres servent à développer la rétention kumbhaka, c’est à dire la rétention du souffle qui suit l’inspiration.

Les 3 groupes de mouvements préliminaires
Un premier groupe de 5 mouvements sert à assouplir les articulations. Un deuxième groupe, composé de 8 mouvements connectés aux 8 façons de respirer, prévient les incertitudes, les erreurs et parfois même les problèmes lors des pratiques du pranayama. Puis une troisième série est composée d’un pranayama et de cinq mouvements, pour maîtriser nos canaux d’énergie.

La pratique principale
La pratique principale est constituée de 5 pranayama, chacun étant relié à 5 triades de yantra. Un yantra correspond à un enchaînement de mouvements précis et rythmés par des respirations et des rétentions. La pratique se termine par une série de mouvement appelée « l’onde de Vajra », qui a pour but d’éliminer tous les obstacles.

La pratique du yantra yoga agit sur le flux d’énergie vitale subtile lié à la respiration. En maîtrisant cette énergie et en l’amenant dans le canal central, on accède sans obstacle à l’état de la contemplation.

 

Niveau d'expérience

La particularité du Yantra yoga est de coordonner nos énergies à travers la synergie de la respiration et du mouvement. Le yantra yoga est bien plus qu'une série de positions. En effet, chaque Yantra consiste en une séquence de sept phases de mouvement et de respiration centrées sur des rétentions spécifiques du souffle. Ceci constitue l'une des différences principales avec le Hatha yoga. Alors que le Hatha met l'accent sur des positions statiques, le Yantra yoga les postures ne sont pas tenues durant longtemps ; la pose est juste un instant dans une série de mouvements définis par le rythme de la respiration et par l'application d'un des cinq types de rétention du souffle. Chacune des sept phases respiratoires de chaque Yantra, l'inhalation, l'expiration ou la rétention du souffle, est coordonné avec le rythme, habituellement sur 4 temps. Chaque Yantra a une posture centrale ayant pour but de faciliter un des cinq type de rétention. Ces rétentions -ouvert, dirigé, fermé, contracté, et vide- ont chacune un effet précis sur le fonctionnement de notre energie Lung (prana) et des cinq éléments.

Une autre spécificité du Yantra yoga est que les postures asymétriques démarrent sur des côtés opposés du corps selon que l'on soit un homme ou une femme. Ceci est basé sur la théorie du fait que les énergies solaires et lunaires circulent sur des côtés opposés dans chaque gendre. Du fait que le Yantra yoga prend en compte les différences énergétiques subtiles entre les gendres, l'efficacité de la pratique est alors amplifiée. Dans le système bouddhiste himalayen, l'homme est relié à la lune et la femme au soleil, contrairement au système hindou où l'énergie de l'homme est identifiée au soleil et celle de la femme à la lune. Dans le système du Yantra yoga de Vairochana, le côté solaire est à droite chez la femme et à gauche chez l'homme. Le but est donc d'équilibrer ces deux énergies afin de neutraliser les effets de confusion et d'agitation si présents dans nos sociétés où tout va très vite.

 

Les Origines

L’enseignement du yantra yoga issu de la transmission de Vairocana (VIIIe siècle) est l’un des plus importants et anciens systèmes de Trulkor de la tradition tibétaine. La tradition de ce yantra yoga est connue sous le nom du yantra « de l’union du soleil et de la lune », en tibétain nyida khajor (nyi-zla kha-sbyor). Son nom se réfère à la réintégration des énergies solaires et lunaires du système énergétique subtil.

Il fut consigné par écrit par Vairocana, le grand traducteur tibétain, disciple de Padmasambhava et d’Humkara (maître et disciple de Padmasambhava), puis il fut transmis par une lignée ininterrompue de maîtres jusqu’à nos jours (particulièrement dans le Kham). Il fut résumé et largement enseigné à ses disciples par Adzam Drugpa, l’un des grands maîtres dzogchen du début du siècle.

L’exécution de la totalité des enchainements s’étendait sur environ 10 heures, mais des Lamas on pu définir un condensé d’enchainements exécutés en 40 minutes.

 

Le Yantra yoga en Occident


Dès sa naissance, en 1938 à Derghe, dans le Tibet oriental, Namkhai Norbu a été reconnu comme tulku, réincarnation d’Adzam Drugpa ; et il avait 5 ans lorsque le XVIe Karmapa l’authentifia comme émanation de l’esprit de Shabdrung Ngawang Namgyal, dharmaraja du Bhoutan. Il a de ce fait reçu les plus grands enseignements des collèges du Derghe et des plus grands maîtres (parmi lesquels ses oncles Togden Ugyen Tendzin et Khyentse Rinpoché Chökyi Wangchug). En 1955, il rencontra Changchub Dorje, son maître racine, qui l’introduisit concrètement au Dzogchen.
 
Chögyal Namkhai Norbu reçut la transmission de ce yantra yoga par son oncle, Togden Urgyen Tenzin, et par Drugse Gyurmed Dordjé, fils d’Adzam Drugpa, qui étaient parmi les disciples principaux de ce maître.

En 1960, en voyage au Sikkim, il ne put revenir au Tibet et suivit alors en Italie le professeur Tucci pour travailler à l’Ismeo (Institut pour le Moyen et l’Extrême-Orient), à Rome, avant de devenir professeur de langues et littératures tibétaines et mongoles à l’Orientale, l’université de Naples. Là, il se mit à enseigner à ses étudiants le yantra yoga, une pratique tibétaine du yoga, afin de les aider à se détendre ; il a lui-même enseigné le yantra yoga en différents endroits du monde, puis il a formé des étudiants qui sont autorisés à enseigner cette discipline.
 
 
 
 
 
 
Sources :
 
 

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Méditation du jour

Il est dit, quand vous cultivez un jardin, qu'il faut "toucher la racine". Toucher la racine veut dire non seulement arracher les herbes proches de la racine mais aussi mettre de l'engrais pour renforcer les racines des bonnes plantes. Dans le Dzogchen, il est dit : "Plus claire devient la sagesse, plus les émotions négatives disparaissent". Plus vous fertilisez vos qualités illuminées, moins vous aurez à arracher de mauvaises herbes et également moins ces mauvaises herbes repousseront quand vous laisserez votre jardin être.
Tenzin Wangyal Rinpoche
C'était la méditation du jour sur le site de la FF-MTT-YETI : www.ffmtt-yeti.fr
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